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Les prix du blé et du maïs évoluent peu

Les cours du blé et du maïs se sont stabilisés cette semaine.

Tallage, cabinet d’études spécialisé dans les marchés des céréales, oléagineux et protéagineux, nous livre son analyse hebdomadaire.

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Les cours français du blé et du maïs se sont quasi stabilisés malgré des baisses pour les autres origines à l’international. Le colza cède, quant à lui, du terrain, sous la pression des importations de graines et d’huile depuis l’Ukraine.

Les prix du blé français se maintiennent grâce à la demande chinoise

Les prix des blés français sont presque stables sur une semaine. Le blé tendre rendu Rouen a gagné 0,5 €/t, à 228,5 €/t (base : juillet), à parité avec le blé rendu La Pallice. Le blé Fob Rouen en dollars a également gagné 0,5 $/t, à 249 $/t Fob. La Chine aurait acheté jusqu’à 2 millions de tonnes de blé français depuis la mi-septembre, ce qui a permis de maintenir les prix cette semaine. Des achats sont de nouveau en cours, pour des livraisons sur la toute fin de l’année et le début de la suivante. Les prix français ont donc résisté dans un contexte baissier pour les autres origines exportatrices.

Les cours des blés russes à 11,5 % et 12,5 % de protéines ont baissé pour la deuxième semaine consécutive de 5 $/t, se situant respectivement à 217,5 $/t et 227,5 $/t Fob. Les prix ukrainiens sont restés stables, même si quelques bateaux ont réussi à exporter des céréales à partir du port d’Odessa ces dernières semaines. Aux États-Unis, le blé HRW a régressé légèrement de 2 $/t, à 298 $/t, après deux semaines en forte baisse en raison d’une récolte de blé de 49,3 millions de tonnes, meilleure que celle prévue par l’USDA (ministère américain de l’Agriculture). Le blé SRW s’élève à 245 $/t, après un achat chinois de 220 000 tonnes de cette variété.

La semaine a également été marquée par un nouvel achat du Gasc (acheteur public) égyptien de 470 000 tonnes de blé ce jeudi, dont 120 000 tonnes d’origine roumaine, 50 000 tonnes bulgare et 300 000 tonnes russe. Le prix plancher officieux de 270 $/t Fob pour les blés russes, souhaité par le gouvernement, a été pulvérisé. Pour cet achat, le prix russe serait ainsi d’environ 245 $/t Fob. Dans ce contexte, la France n’est pas parvenue à s’imposer cette semaine, à cause de cet écart de prix trop important.

Au 9 octobre, 17 % des semis de blés d’hiver en France étaient réalisés, contre 13 % en moyenne quinquennale. Les conditions sont bonnes pour les semis, malgré le sec. Des pluies sont prévues pour les prochains jours, ce qui est de bon augure pour les levées. En Ukraine, 40 % des blés étaient semés au 9 octobre, avec des intentions de semis en baisse de 3 % par rapport à 2022. Le manque de pluie actuel pourrait compromettre la levée des plantes, mais comme en France, des pluies sont prévues dans les jours à venir. Du côté de l’Amérique latine, la Bourse de Rosario a baissé sa prévision de production de blé argentin à 14,3 millions de tonnes, bien en dessous des attentes du marché.

Les cours du maïs français résistent à la baisse outre-Atlantique

Sur une semaine, le prix du maïs français Fob Rhin a légèrement diminué de 1 €, à 194 €/t (base : juillet). Le Fob Bordeaux a au contraire enregistré une croissance modeste de 2 €/t, et s’affiche à 206 €/t. Les cours français ont fini la semaine en relative stabilité, malgré la concurrence exercée par les maïs brésiliens importés en Europe, et la publication du nouveau rapport d’Agreste (ministère français de l’Agriculture) révisant en hausse de 600 000 tonnes la production de maïs dans l’Hexagone. Les prix français sont déjà bas par rapport aux autres origines, qui sont en baisse cette semaine.

Au niveau mondial, la récolte de maïs aux États-Unis atteignait 34 % des surfaces récoltées au 8 octobre. La hausse des surfaces, ainsi que les rendements corrects prévus, permettraient à la production américaine de se rapprocher de son record. L’USDA (ministère américain de l’Agriculture) estime en effet la récolte américaine à 382,7 millions de tonnes et son avancée fait pression sur les prix américains, qui se positionnent à 227 $/t Fob Gulf. Au Brésil, 22,6 % des semis de la première récolte étaient réalisés au 10 octobre. En Argentine, le maïs est également au début de la période de semis. La Bourse de Rosario estime que les conditions sèches actuelles pourraient retarder une partie des intentions de semis du soja, qui se sème plus tardivement. Cet élément n’a pas empêché les prix argentins de diminuer dans le sillage des prix américains.

En France, la récolte de maïs s’est accélérée à la faveur d’un automne chaud et sec, atteignant 50 % de la surface au 9 octobre. En ce qui concerne les volumes d’exportation ukrainiens, ils sont en ralentissement par rapport à l’an dernier. Même si des bateaux chargés de céréales sont sortis du port d’Odessa, cela n’a pour le moment pas impacté les flux de maïs. Néanmoins, l’arrivée de la nouvelle récolte ukrainienne sur le marché pourrait changer la donne.

Baisse des cours du colza

Cette semaine, les cours du colza ont perdu environ 10 €/t. Sur Euronext, ils se sont ainsi établis à 415 €/t sur le contrat de novembre, et à 433 €/t sur celui de février. Les bonnes disponibilités de colza continuent de peser sur les prix. D’un côté, la récolte européenne s’est finalement révélée satisfaisante, à un niveau semblable à celui de l’an passé. De l’autre, les importations européennes de graines et d’huile depuis l’Ukraine se poursuivent. Ces flux réguliers impactent d’autant plus les prix européens, compte tenu de la récolte record de colza engrangée en Ukraine.

Par ailleurs, les prix européens diminuent également sous l’effet de l’avancée des récoltes nord-américaines. Au Canada, les récoltes de canola progressent et devraient se terminer d’ici à quelques jours. Au Manitoba, 87 % des canolas étaient récoltés au 10 octobre, contre 90 % au Saskatchewan et 75 % dans l’Alberta, le 2 octobre. Les rendements semblent meilleurs qu’attendu, notamment au Saskatchewan, engendrant une pression supplémentaire sur les prix.

Finalement, le potentiel de hausse des prix du colza est pour le moment limité. En effet, les cours ont seulement légèrement augmenté à la fin de la semaine à la suite de la publication par l’USDA d’un rendement qui s’inscrit dans une fourchette basse pour le soja américain par rapport aux attentes du marché, et en baisse au regard de la précédente estimation. L’impact du phénomène El Niño sur les cultures en Australie pourrait également tirer les prix vers le haut, mais la situation reste à surveiller de près dans les prochaines semaines.

Hausse des cours des tourteaux de soja

Sur la semaine, les prix mondiaux du tourteau de soja se sont renchéris. À Chicago, ils ont gagné 15 $/t, à 427 $/t pour le contrat d’octobre, et 17 $/t, à 433 $/t pour celui de décembre. Bien que les récoltes de soja continuent de progresser, la publication du rapport mensuel de l’USDA a permis un rebond des cours. En effet, l’UDSA a revu à la baisse la récolte de soja aux États-Unis de 1,14 million de tonnes, à 111,7 millions de tonnes. Les rendements ont notamment été revus en baisse à la suite des vagues de chaleur et de la sécheresse ayant impacté les zones de production aux États-Unis. Ces éléments apportent de la tension sur le marché américain, d’autant plus que la demande semble se dynamiser. Cette semaine, les ventes américaines de soja ont atteint un total de presque 630 000 tonnes.

Par ailleurs, bien que la production brésilienne soit annoncée à un niveau record (de 162 millions de tonnes par la Conab), la situation sera à suivre avec attention. En effet, alors que les semis sont en cours, le manque de précipitation et la faible humidité des sols pourraient compromettre ce niveau de production. Bien qu’il soit encore tôt, il faudra être attentif aux conditions lors des prochaines semaines. Sur le marché français, le prix du tourteau de soja est stable sur la semaine, à 480 €/t à Montoir.

À suivre : récoltes de maïs et de soja aux États-Unis, conditions de cultures en Australie et en Argentine (céréales, colza), semis de soja et de maïs en Amérique du Sud, exportations de l’Ukraine et de la Russie, prix du pétrole, conjoncture économique mondiale.

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